La petite école de campagne.
Au cours des années quarante de notre ère, l’école de rang ou de village, pouvait regrouper de onze à trente quelques élèves classés de la 1ère à la 6ème année (garçons et filles) et ce, pour un seul titulaire couramment appelé institutrice ou maitresse d'école.
Celle-ci, embauchée par la Commission scolaire de l’endroit, était responsable de son école et chargée de diffuser le programme du Conseil de l’instruction Publique du Québec. Un inspecteur de cette haute direction lui rendait visite deux fois par année, soit au début et à la fin de l’année scolaire pour constater les progrès réalisés, accorder une note au titulaire et octroyer une bourse de $20.00 à l’institutrice la plus méritante.
La journée de classe s'étendait de 9:00 heures à 12:00 heures l’avant- midi et de 13:00 heures à 16:00 heures l'après-midi, le tout entrecoupé d'une récréation de 10 à 15 minutes, et l'avant-midi et l'après-midi. La prière marquait le début de la journée et le chapelet était récité au début de l'après-midi. II faut dire qu'à cette époque la prière et l’enseignement religieux occupaient une place importante dans la vie de l’école.
L'institutrice dans sa préparation de classe, devait prévoir des travaux à faire pour occuper certaines classes pendant qu'elle s'affairait à faire réciter les leçons, expliquer des problèmes ou donner une dictée à d'autres classes. Et naturellement voir à conserver la discipline dans La classe terminée, des élèves dévoués s'offraient, à tour de rôle, pour nettoyer les tableaux, secouer les brosses, vider l’eau de la chaudière (il faut dire qu'il n'y avait ni électricité ni eau courante à l’école de sorte que deux élèves allaient en chercher chez les voisins lors de la récréation) faire le ménage, etc...
Et l’institutrice se retrouvait seule pour la correction des devoirs et la préparation de classe du lendemain. Sa soirée était employée à ces deux tâches. Sa fin de semaine était occupée à compléter ce travail et à prévoir l’organisation de la semaine suivante. Les contacts avec d'autres institutrices étaient très rares. En outre, elle se devait d'avoir une conduite irréprochable car elle était très observée et certaines mamans la proposait comme modèle à leur jeune fille.
Quelle responsabilité alors !
Il est intéressant de savoir qu'à cette époque les élèves se rendaient à l'école par leurs propres moyens, donc à pied. Certains devaient parcourir jusqu'à deux milles soir et matin. D'autres utilisaient un raccourci à travers pâturages, bois et prairies, avec leur boite à lunch et leur sac d'école. Malgré tout, on pouvait sentir beaucoup de motivation à vouloir s'instruire et ceux qui poursuivaient leurs études au collège ou au couvent faisaient bonne figure et après quelques semaines d'adaptation ne tardaient pas à se hisser au premier rang de leur classe.
Peut-on dire que malgré tout, c'était le bon temps ?.. C'était une autre époque.
Gabrielle Laramée Lacasse
Institutrice de 1940 à 1948 à St-Étienne de Bolton et environs.
Source : Volume du 125ème anniversaire de la Paroisse Saint-Étienne-
de-Bolton.
École du village Saint-Étienne
École du Grand-boisAncienne école du chemin du Grand-Bois ou Sainte-Jeanne-D'Arc, Bolton-Est.
École du Rocher
École sur la 112