La version de votre navigateur est obsolète. Nous vous recommandons vivement d'actualiser votre navigateur vers la dernière version.

Furniss Mills ou Village Cap Gibraltar

Le site que privilégia Nicholas Austin, le pionnier du canton de Bolton, ne devint pas un hameau à son époque. Nicholas perdit d'ailleurs une grand partie de ses terres, alors qu'il dut vendre afin d'éponger ses dettes.

À partir de 1868, Albert Furniss, un homme d'affaires de Montréal, assemblera à cet endroit quelques mille acres de terre qu’il acquis de différents propriétaires, dont 413 acres de William Harvey Austin, petit-fils de Nicholas. À la mort de Furniss en 1872, il y avait quatre maisons, sept granges, des hangars et un moulin à scie sur cette propriété.

Furniss (ou Furness) avait créé la première entreprise de distribution de gaz pour l'éclaire des rues de Montréal (1837) et la première entreprise de distribution d'eau par canalisations souterraines à Toronto. Il est connu pour sa magnifique résidence Trafalgare Lodge qu'il s'était fait construire à Montréal.

 

Hôtel Cap GibraltarHôtel Cap Gibraltar

En 1874, un groupe d'hommes d'affaires de Montréal, Charles Desmarteau, Charles Lamoureux, Joseph W. Crevier, Jerry Moquin de Bolton, achète la propriété de la succession Furniss. Moquin revend immédiatement sa part à deux avocats de Montréal, Francis A. Quinn et Frédéric Liguori Béique (futur sénateur).

 

 

Leur but est de créer un véritable village d’une centaine de maisons avec un hôtel de 65 chambres et une manufacture de meubles (La Campagnie de Villas du Cap Gibraltar). Ils lotirent le terrain en conséquence, construisirent l’hôtel et une vingtaine de chalets. Le projet de lotissement en Plan de lotissement du Village Cap GibraltarPlan de lotissement du Village Cap Gibraltardamier devait accueillir en plus del'hôtel, du moulin à bois, une fabrique demeubles et des bâtiments de ferme, une centaine de maison, résidences ou chalets, sur des lots de 100 par 300 pieds.  

Mais ils éprouvèrent des problèmes financiers de sorte que l’hôtel n’ouvrit pas et peut-être aussi à cause d’une tornade en mai 1877 qui causa beaucoup de dommages. Ils seront obligés de céder la propriété à la Dominion Mortgage Loan Company.

Celle-ci revendit la propriété aux frères Dufresne, hommes d’affaires de Montréal, Damase Amédée et Salem. Amédée emménage dans une des quatre maisons de ferme, et Salem s’installe dans l’hôtel avec sa famille. Les Dufresne finiront par tout démanteler pour récupérer les matériaux. En 1892, ils se partagent le domaine, et en 1908, Damase Amédée vend sa portion à un certain Jean-Baptiste Lachapelle. C’est de ce dernier que Dom Vanier, le premier Bénédictin, fit l’acquisition du terrain en 1912 qui deviendra Saint-Benoît-du-lac.

C'est Maurice Langlois de la Société d'histoire de Magog qui a découvert cette histoire, qu'il raconte dans son article Village disparu de Cap Gibraltar. Cet article de Maurice Langlois a aussi été publié par le Reflet du Lac. Bien que tout a disparu, il nous reste une photo de l'hôtel et le plan de lotissement. 

 

Grange ronde Damase Amédée DufresneGrange ronde Damase Amédée Dufresne

Par ailleurs, Damase Amédée Dufresne a fait construire, vers 1908, la grange ronde qui se trouve sur la propriété située au 101-105 chemin Fisher à Austin. Ce bâtiment est protégé cr il est classé bien patrimonial depuis 1984. (Nous avons encore des recherches à effectuer pour bien identifier et situer ce bâtiment car il y a une certaine confusion dans les documents que nous avons trouvés à ce sujet, certains disent que la propriété a appartenu à la famille Paige depuis le 18e siècle, alors que Dufresne est devenu propriétaire au 19e.)  

 

Pour en savoir davantage sur les granges rondes. Il est certain que si on a construit des granges rondes c'était parce qu'on les croyait plus efficaces. Mais selon la légende, l'avantage était que le diable ne peut pas s'y cacher dans un coin.